La mémoire olfactive : comment odeurs et souvenirs se mêlent


Maison
20/03/2023
La mémoire olfactive a un pouvoir d’évocation très fort.

 

Les odeurs sont extrêmement importantes. La mémoire olfactive est très forte et les odeurs déclenchent des émotions, nous rassurent ou nous consolent. L’odeur délicate d’un petit-enfant nouveau-né ; le parfum de votre partenaire capturé au creux d’un foulard, une eau de toilette sur une veste…

Les odeurs : parfums, mémoire et interprétation

Pourquoi le sens de l’odorat, bien plus que tous nos autres sens, vous renvoie parfois directement dans le passé, droit à un moment, dans un endroit, à une émotion ? La mémoire olfactive est décidément très puissante. Les chercheurs en neurosciences ont travaillé sur le sujet durant de longues années – et le font encore. La science a pu établir que nous possédons environ un millier de types de récepteurs olfactifs différents ; ce qui nous permet de repérer des odeurs spécifiques et de les associer à un moment en particulier.

Malheureusement, nous ne sommes pas capables de toutes les nommer. Il semble que nous soyons capables de repérer une odeur seulement lorsque nous sommes capables de la décrire ; comme « l’odeur de l’herbe fraîchement coupée » ou « l’odeur de la pluie sur un trottoir chauffé par le soleil ». Cela signifie que les odeurs que nous sommes incapables d’expliquer, qui sont moins spécifiques, sont « stockées » différemment, d’une manière qui relève davantage de l’émotion que de la description. C’est aussi pour cela que nous apprécions tellement les adoucissants qui reproduisent l’odeur du printemps dans la maison et le linge.

La mémoire olfactive, profondément enracinée dans le cerveau

La partie du cerveau qui analyse et interprète les odeurs est appelée le « bulbe olfactif », et elle est située à côté de l’hippocampe. Cela a son importance, car c’est l’hippocampe qui a pour fonction de créer et de fixer les souvenirs, en particulier ceux liés aux expériences. L’odorat est le seul sens qui va directement jusqu’au cerveau, sans avoir besoin de détours, contrairement à la vue ou à l’ouïe. Très profond dans le cerveau, à l’abri des mots et des descriptions, les impressions sensorielles vont alors avoir davantage tendance à se mêler intimement à des souvenirs d’endroits ou de de moments.

La mémoire des odeurs : les faits et les émotions

Ces souvenirs que nous qualifions parfois de « proustiens » (mais si, vous savez, la fameuse madeleine de Proust…), ces évocations brusques, involontaires et très intenses, nous transportent parfois très rapidement vers le passé, et ce grâce à la mémoire olfactive ; car lorsque vous vous souvenez de quelque chose de « simple » à situer, ou au contraire lorsque vous tentez de situer des souvenirs plus flous, des zones différentes du cerveau sont à l’œuvre. Lorsque nous tentons de nous souvenir de certaines choses, nous nous concentrons sur les détails – le vent qui soufflait fort, où nous nous trouvions, par exemple – au lieu de nous concentrer sur les émotions. Les odeurs elles, sollicitent directement la zone de l’émotion dans le cerveau, alors que les mots sont liés à la pensée. La prochaine fois que vous vous sentirez nostalgique à cause d’une bouffée de parfum, vous saurez pourquoi !

Et vous, avez-vous déjà expérimenté ces accès de nostalgie soudain liés aux odeurs ? Quel parfum associez-vous à l’enfance ? Et quels parfums préférez-vous retrouver dans votre maison ?